Le monde change et les villes aussi ! Seront-elles hyper connectées ? Riches d’innovations ? Révolutionneront-elles l’immobilier ? Répondront-elles aux enjeux climatiques et démographiques à venir ?
Tant de questionnements demeurent encore sans réponses et prouvent ainsi que les villes peuvent évoluer et changer. Mais une question principale se détache. Comment faire en sorte de vivre mieux dans le futur en s’appuyant sur ce qui existe déjà afin de bâtir la ville de demain ?
La nature au cœur des projets
D’après les données de l’ONU, il est attendu que d’ici 2050, 70 % de la population mondiale habitera en milieu urbain contre 55 % aujourd’hui.
Outre cette prévision d’hyperdensité, deux autres facteurs, qui, depuis les différents confinements, ont fait leur apparition, poussent et guident architectes, urbanistes, et autres professionnels du secteur, à penser la ville autrement et à repenser l’usage des bâtiments : le besoin de nature ainsi que le besoin d’accès à l’extérieur des citadins.
Des architectes visionnaires, orientés vers le développement durable
Architecte spécialisé dans le biomimétisme - approche au croisement de techniques d’ingénierie, de l’architecture et de la durabilité qui puise son inspiration dans la nature et les formes organiques (animales et végétales) - et féru de nouvelles méthodes de construction qui s’appuient sur son concept « Archibiotic », Vincent Callebaut imagine les villes de demain en rapatriant la nature en ville. Son objectif ? Faire consommer la ville comme un bien commun à cultiver en symbiose avec la nature.
Animé par cette volonté, l’architecte a imaginé de nombreux projets architecturaux d’envergure, dont le dernier en date est « l’Aequoera ».
À l’inverse d’un skyscraper, cet écosystème habité, inspiré du vivant, est un oceanscraper qui tire son nom et sa forme d’une méduse bioluminescente. Aequoera, c’est une ville flottante qui prend la forme de tours torsadées de 1 000 mètres de profondeur, imprimées en 3D à partir d’un nouveau matériau baptisé « algoplast », élément provenant du mélange de déchets plastiques issus des océans et d’algues. C’est un village subaquatique qui assure sa stabilité et produit sa propre énergie grâce à des tentacules articulées ainsi qu’à des centrales océanothermiques. Au fil du temps, il continuera de se fortifier en se bio-construisant par calcification naturelle, comme les coquillages qui captent le carbonate de calcium présent dans l’eau pour former un exosquelette. À l’intérieur de ce complexe marin au design biophilique, style qui consiste à concevoir des lieux d’inspiration et de repos reliant la nature et les êtres humains, on peut retrouver des logements, fablabs, bureaux, espaces de coworking, recycleries, laboratoires scientifiques, terrains de sports, hôtels pédagogiques et lagunes de phyto-épuration répartis sur chaque strate, afin d’accueillir une future génération d’habitants, les Meriens.
Cet exemple de projet architectural fait émerger un nouveau processus d’urbanisation qui offre de nouvelles perspectives en termes de développement urbain ainsi que la possibilité de créer de nouvelles technologies afin de vivre en totale synergie avec l’environnement.
Une mutation des villes historiques
Devenir un modèle de la ville du futur en matière d’architecture, d’innovations environnementales et de co-construction, tel est le défi que s’est lancé Paris, la capitale française, en alliant nature et architecture dans un nouveau projet hybride et écologique, « Mille Arbres ». Devenir le poumon vert du nord-ouest parisien est la mission portée à la fois par les architectes et les start-up qui sont destinés à dessiner et réinventer le Paris de demain.
Le béton du périphérique se confond avec une forêt de mille arbres qui protègera de la pollution et formera un village flottant regroupant logements sociaux et collectifs, bureaux, hôtels, gare routière, ainsi qu’un pôle enfance composé d’une crèche, d’une plaine de jeux couverte et d’ateliers sur le thème de la biodiversité.
Les projets et les concepts de développement urbain fusent, comme celui des « smart city » ou encore des villes verticales… Même si la plupart d’entre eux sont encore au stade de développement et de recherche, cela laisse présager un avenir architectural davantage en harmonie avec les piliers du développement durable.